On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression. Ma faiblesse. Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début. J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois. Le 6 avril 2016. Par euthanasie volontaire assistée. |
J'ai Lu - 254 pages - Sophie Jomain
Voilà un roman qu'il va m'être difficile de chroniquer à sa juste valeur. Un roman fort, puissant, triste, mais tellement réaliste qu'il bouleverse même celui qui dresse une carapace autour de lui pour se protéger. Parce que face à de tels mots, d'une puissance infinie, difficile de rester de marbre.
C'est le genre de lecture qui bouscule, fait réfléchir, qui fait se poser plein de questions, qui bouleverse, qui touche, qui fait pleurer, aussi. On se demande ce qu'on a pu faire de mal, parce que même si cela reste de la fiction, c'est aussi une réalité difficile à encaisser.
Parce que combien de personnes sont dans ce cas ? Combien de personnes souffrent ? Sont dans un état proche de la mort ? Combien de personnes veulent mourir mais ne le peuvent pas ? Alors certes, cette histoire est romancée, mais elle est aussi véridique. Et c'est ce qui est le plus douloureux : de savoir que des gens sont dans ce mal-être constant, qu'ils ne sont pas compris pour leurs proches ou qu'ils n'osent pas en parler parce que, de toute façon "ça va passer. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer". Mais non, ce n'est pas qu'un mauvais moment à passer. C'est un tout, c'est une sensation qui perdure, qui ne veut pas s'en aller.
Et c'est une saleté de cercle vicieux, qui ne vous montre que ce qu'il y a de plus triste dans la vie. Et en cela, Sophie Jomain a réussi à y mettre des mots, des paroles, des sensations qui brisent le cœur, qui nous font nous remettre en question. Avec ce roman, j'ai aussi appris beaucoup de choses. Comme le fait qu'en Belgique, les médecins nous offraient le droit de mourir sous les conditions que la vie que l'on mène devient si compliquée qu'on n'arrive plus à se lever le matin. C'est triste à dire, mais s'il n'y a que cette solution pour que ces personnes se libèrent enfin de ce mal-être, alors, pourquoi pas ?
C'est le genre de lecture qui bouscule, fait réfléchir, qui fait se poser plein de questions, qui bouleverse, qui touche, qui fait pleurer, aussi. On se demande ce qu'on a pu faire de mal, parce que même si cela reste de la fiction, c'est aussi une réalité difficile à encaisser.
Parce que combien de personnes sont dans ce cas ? Combien de personnes souffrent ? Sont dans un état proche de la mort ? Combien de personnes veulent mourir mais ne le peuvent pas ? Alors certes, cette histoire est romancée, mais elle est aussi véridique. Et c'est ce qui est le plus douloureux : de savoir que des gens sont dans ce mal-être constant, qu'ils ne sont pas compris pour leurs proches ou qu'ils n'osent pas en parler parce que, de toute façon "ça va passer. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer". Mais non, ce n'est pas qu'un mauvais moment à passer. C'est un tout, c'est une sensation qui perdure, qui ne veut pas s'en aller.
Et c'est une saleté de cercle vicieux, qui ne vous montre que ce qu'il y a de plus triste dans la vie. Et en cela, Sophie Jomain a réussi à y mettre des mots, des paroles, des sensations qui brisent le cœur, qui nous font nous remettre en question. Avec ce roman, j'ai aussi appris beaucoup de choses. Comme le fait qu'en Belgique, les médecins nous offraient le droit de mourir sous les conditions que la vie que l'on mène devient si compliquée qu'on n'arrive plus à se lever le matin. C'est triste à dire, mais s'il n'y a que cette solution pour que ces personnes se libèrent enfin de ce mal-être, alors, pourquoi pas ?
En résumé, ce roman est à découvrir, pour son thème. Parce que quand vous le commencerez, vous aurez le cœur serré, c'est évident. Mais aussi, vous comprendrez mieux ce que vivent ces personnes malheureuses, qui ne savent plus comment vivre ni comment sortir la tête de l'eau. Qui n'ont plus envie de se battre. Ce n'est pas le genre de lecture qu'on lit décontractés, parce que c'est tout le contraire. Mais en même temps, c'est le genre de roman d'une puissance assez phénoménale qui mérite d'être lu pour énormément de monde.