Quatre destins, quatre histoires où Eric-Emmanuel Schmitt, avec un redoutable sens du suspens psycho- logique, explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences.
Comment retrouver notre part d’humanité quand la vie nous a entraîné dans l’envie, la perversion, l’indifférence et le crime ? 4.5/5 |
Albin Michel - 326 pages - Eric-Emmanuel Schmitt
Depuis que j’ai découvert Eric Emmanuel Schmitt l’année dernière, j’attends avec impatience sa prochaine sortie. Et je me suis jetée dessus dès que j’ai pu. Je sais que je ne suis pas fan du format nouvelles, mais avec cet auteur, j’ai totalement adhéré à ses courtes histoires. La psychologie des personnages est un point important dans ce qu’il raconte et nous permet de nous attacher plus facilement. Chaque histoire à son message, plus ou moins fort, mais toujours si réaliste.
Dans la première nouvelle, nous faisons la rencontre des sœurs Barbarin, Moïsette et Lily. Jumelles, elles sont pourtant les opposés. Lily est plus extravagante et surtout la plus aimée. Quant à Moïsette, elle est toujours dans l’ombre de sa sœur, et celle qui est la moins aimée de ses parents. Leur enfance est faite de telle sorte que Lily est celle qui est tout le temps mise en avant, la meilleure en tout et la plus délicate. Moïsette est en quelque sorte le vilain petit canard de la famille, et elle ne réussit pas aussi bien que sa sœur. Très vite, et bien que l’amour soit tout de même présent, cette dernière ressent une haine assez viscérale envers sa jumelle. Bien qu’elle ne le montre pas forcément, ses gestes et ses paroles sont là pour lui montrer son ressentiment. Néanmoins, Lily, douce et protectrice, ne voit pas la douleur de sa sœur et reste telle qu’elle est. Bien que l’histoire de base se passe dans le présent et qu’elles soient âgées de quatre–vingt ans, les retours dans le passé pour comprendre leur enfance, adolescence et l’arrivée dans le monde adulte, nous aide à voir ce qui n’allait pas chez Moïsette. Cette jalousie maladive, ce mal-être quotidien qui étaient sien chaque jour passant. Bien que pour le coup j’ai eu du mal à m’attacher à elle, ce qu’elle vivait à cependant réussi à me toucher malgré tout. C’est la nouvelle la plus longue du roman (une centaine de pages), néanmoins, l’auteur prend le temps de nous faire rentrer dans cet univers, dans cette histoire. Bien qu’ayant deviné assez rapidement la fin, il n’en est pas moins que j’étais prise dans l’histoire et que je voulais comment on pouvait arriver à de tels extrêmes.
Dans mademoiselle Butterfly, nous faisons la rencontre de William, un jeune homme en vacances avec des amis. Alors qu’ils sont tous ensemble, le pari est lancé : William doit draguer la simplette du village et coucher avec elle. Bien qu’il parvienne à ses fins, il ne s’attendait pas à s’attacher à cette jeune fille et encore moins à ce qu’elle tombe enceinte de lui. De longues années plus tard, William est devenu un chef d’entreprise et a oublié son passé. Mais lorsque son fils commet une erreur qui pourrait tout lui faire perdre, il se replonge dans son passé. Grâce à ce retour, nous apprenons comment toute cette histoire a commencé. Comment William a rencontré Mandine, la simplette du village, et comment James est né. Bien que l’histoire paraisse simple au premier abord, nous avons ici la confirmation du talent de l’auteur pour nous offrir des retournements de situation assez bien menés et qui surprennent. Sans vous en dire trop, cette nouvelle montre à quel point l’amour d’une mère peut être plus important que tout, plus important que l’intelligence, plus important que le grade, plus important que la connaissance. Il nous montre aussi que le pardon est quelque chose d’ancré en nous, et que nous sommes seuls décisionnaires du choix que l’on va faire. Bien que j’aie eu un peu de mal au début, la fin m’a beaucoup touchée et émue.
Dans la vengeance du pardon, nous suivons Elise, une femme meurtrie par la mort de sa fille, assassinée et violée, comme une dizaine d’autre jeunes filles. Elle a encore du mal à se faire à l’idée qu’elle ne reverra plus sa fille, mais surtout, elle veut comprendre comment un homme peut en arriver à de tels extrêmes. Et quoi de mieux que de poser la question à l’homme en question ? De parloirs en parloirs, Elise va rencontrer cet homme qui lui a enlevé sa fille. Cet homme qui ne semble pas ressentir une seule pointe de regret. Cet homme qui sait qu’il n’a plus rien à perdre. Mais au fil des jours, au fil des discussions, Elise arriver à le faire parler. Sam Louis, le meurtrier de sa fille, va finir par se confier, expliquer pourquoi il en est arrivé là. Elise va peu à peu découvrir enfin la vérité. Mais peut-elle pardonner à cet homme, lui offrir cette rédemption ? Ou est-il trop tard pour tout cela ? Avec cette nouvelle, nous entrons dans le côté le plus sombre de certaines personnes. Dans la joie de faire du mal, dans la tête de ces psychopathes qui prennent plaisir à tuer, humilier, violer les autres. Elle est assez difficile à lire, mais le retournement que nous offre une fois de plus l’auteur et à la hauteur de nos attentes.
Et enfin, dans Dessine-moi un avion, nous faisons la rencontre de Warner, un vieil homme aigri, et Daphné, une petite fille qui se trouve être sa voisine. Alors qu’elle a passé le mur de son jardin pour lui demander de lui dessiner un avion, Daphné va peu à peu dompter ce vieil homme qui n’aime plus rien de la vie, à part sa tranquillité. Elle va casser tous ses codes avec son innocence, sa joie de vivre et son bagoo. Mais plus que cela, elle va lui permettre de replonger dans son passé, d’obtenir des réponses à des questions restées en suspense, mais surtout, de se pardonner peu à peu des gestes qu’il aurait eu lors de la guerre. Je crois, non, je suis sûre, que cette nouvelle est ma préférée. Le lien qui unit cette petite fille et ce vieil homme m’a littéralement touchée. J’ai été émue, je suis devenue un vrai shamalow à la lecture. L’innocence des enfants est quelque chose de pure, qui peut faire briser des cœurs de pierre pour faire découvrir un diamant brut qui se cache depuis des années. Ils permettent aussi, sans le vouloir, de se pardonner à soi-même quelque chose qu’on a fait et qu’on regrette.
Dans la première nouvelle, nous faisons la rencontre des sœurs Barbarin, Moïsette et Lily. Jumelles, elles sont pourtant les opposés. Lily est plus extravagante et surtout la plus aimée. Quant à Moïsette, elle est toujours dans l’ombre de sa sœur, et celle qui est la moins aimée de ses parents. Leur enfance est faite de telle sorte que Lily est celle qui est tout le temps mise en avant, la meilleure en tout et la plus délicate. Moïsette est en quelque sorte le vilain petit canard de la famille, et elle ne réussit pas aussi bien que sa sœur. Très vite, et bien que l’amour soit tout de même présent, cette dernière ressent une haine assez viscérale envers sa jumelle. Bien qu’elle ne le montre pas forcément, ses gestes et ses paroles sont là pour lui montrer son ressentiment. Néanmoins, Lily, douce et protectrice, ne voit pas la douleur de sa sœur et reste telle qu’elle est. Bien que l’histoire de base se passe dans le présent et qu’elles soient âgées de quatre–vingt ans, les retours dans le passé pour comprendre leur enfance, adolescence et l’arrivée dans le monde adulte, nous aide à voir ce qui n’allait pas chez Moïsette. Cette jalousie maladive, ce mal-être quotidien qui étaient sien chaque jour passant. Bien que pour le coup j’ai eu du mal à m’attacher à elle, ce qu’elle vivait à cependant réussi à me toucher malgré tout. C’est la nouvelle la plus longue du roman (une centaine de pages), néanmoins, l’auteur prend le temps de nous faire rentrer dans cet univers, dans cette histoire. Bien qu’ayant deviné assez rapidement la fin, il n’en est pas moins que j’étais prise dans l’histoire et que je voulais comment on pouvait arriver à de tels extrêmes.
Dans mademoiselle Butterfly, nous faisons la rencontre de William, un jeune homme en vacances avec des amis. Alors qu’ils sont tous ensemble, le pari est lancé : William doit draguer la simplette du village et coucher avec elle. Bien qu’il parvienne à ses fins, il ne s’attendait pas à s’attacher à cette jeune fille et encore moins à ce qu’elle tombe enceinte de lui. De longues années plus tard, William est devenu un chef d’entreprise et a oublié son passé. Mais lorsque son fils commet une erreur qui pourrait tout lui faire perdre, il se replonge dans son passé. Grâce à ce retour, nous apprenons comment toute cette histoire a commencé. Comment William a rencontré Mandine, la simplette du village, et comment James est né. Bien que l’histoire paraisse simple au premier abord, nous avons ici la confirmation du talent de l’auteur pour nous offrir des retournements de situation assez bien menés et qui surprennent. Sans vous en dire trop, cette nouvelle montre à quel point l’amour d’une mère peut être plus important que tout, plus important que l’intelligence, plus important que le grade, plus important que la connaissance. Il nous montre aussi que le pardon est quelque chose d’ancré en nous, et que nous sommes seuls décisionnaires du choix que l’on va faire. Bien que j’aie eu un peu de mal au début, la fin m’a beaucoup touchée et émue.
Dans la vengeance du pardon, nous suivons Elise, une femme meurtrie par la mort de sa fille, assassinée et violée, comme une dizaine d’autre jeunes filles. Elle a encore du mal à se faire à l’idée qu’elle ne reverra plus sa fille, mais surtout, elle veut comprendre comment un homme peut en arriver à de tels extrêmes. Et quoi de mieux que de poser la question à l’homme en question ? De parloirs en parloirs, Elise va rencontrer cet homme qui lui a enlevé sa fille. Cet homme qui ne semble pas ressentir une seule pointe de regret. Cet homme qui sait qu’il n’a plus rien à perdre. Mais au fil des jours, au fil des discussions, Elise arriver à le faire parler. Sam Louis, le meurtrier de sa fille, va finir par se confier, expliquer pourquoi il en est arrivé là. Elise va peu à peu découvrir enfin la vérité. Mais peut-elle pardonner à cet homme, lui offrir cette rédemption ? Ou est-il trop tard pour tout cela ? Avec cette nouvelle, nous entrons dans le côté le plus sombre de certaines personnes. Dans la joie de faire du mal, dans la tête de ces psychopathes qui prennent plaisir à tuer, humilier, violer les autres. Elle est assez difficile à lire, mais le retournement que nous offre une fois de plus l’auteur et à la hauteur de nos attentes.
Et enfin, dans Dessine-moi un avion, nous faisons la rencontre de Warner, un vieil homme aigri, et Daphné, une petite fille qui se trouve être sa voisine. Alors qu’elle a passé le mur de son jardin pour lui demander de lui dessiner un avion, Daphné va peu à peu dompter ce vieil homme qui n’aime plus rien de la vie, à part sa tranquillité. Elle va casser tous ses codes avec son innocence, sa joie de vivre et son bagoo. Mais plus que cela, elle va lui permettre de replonger dans son passé, d’obtenir des réponses à des questions restées en suspense, mais surtout, de se pardonner peu à peu des gestes qu’il aurait eu lors de la guerre. Je crois, non, je suis sûre, que cette nouvelle est ma préférée. Le lien qui unit cette petite fille et ce vieil homme m’a littéralement touchée. J’ai été émue, je suis devenue un vrai shamalow à la lecture. L’innocence des enfants est quelque chose de pure, qui peut faire briser des cœurs de pierre pour faire découvrir un diamant brut qui se cache depuis des années. Ils permettent aussi, sans le vouloir, de se pardonner à soi-même quelque chose qu’on a fait et qu’on regrette.
En résumé, voilà un recueil de nouvelles que j’ai énormément apprécié. Moi qui ne suis pas fan de ce format, je dois dire qu’ici, l’auteur a réussi à me plonger dans ces histoires qui ont toutes leurs particularités. Elles sont toutes touchantes, chacune à leur niveau, mais surtout, elles véhiculent chacune un message important qui se comprend au fil des pages. Je ne peux que vous conseiller, vous aussi, de vous plonger dans cet ouvrage. Quant à moi, j’attends avec impatience son prochain roman…