Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
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gallimard - 227 PAGES - leïla slimani
Je savais qu'en lisant ce livre, je serai dérangée et en même temps très intriguée. Il faut dire que le résumé donne déjà le ton du roman, qui serait très psychologique. Et c'est bel et bien le cas. Ce qui arrive aux parents est au-delà de l'inimaginable, et j'étais tellement mal pour eux, tout le long du roman !
Myriam et Paul ont tout pour être heureux : deux enfants merveilleux, un job pour le mari qui leur permet de vivre assez bien, pendant que Myriam est à la maison. Néanmoins, au bout d'un moment, elle a l'envie subite de reprendre son boulot d'avocate. Elle en parle à son mari, qui est tout d'abord réticent. Puis, ils finissent par embaucher une nounou, Louise. Très vite, ils se rendent compte qu'elle est parfaite. Un peu trop, peut-être ? Elle s'occupe parfaitement des enfants, a une patience infinie, leur prépare de bons repas chaque jour et est une vraie fée du ménage. Bref, la parfaite nounou que tout parent rêverait d'avoir. Mais très vite, le bonheur tourne au cauchemar...
Autant le dire tout de suite : les deux premières phrases nous mettent immédiatement dans l'ambiance glauque, lourde et pleine d'angoisse que les personnages vont vivre. En engageant Louise, Myriam et Paul ne s'imaginaient pas perdre autant. Au contraire, ils pensaient enfin pouvoir reprendre leur vie et se reposer sur cette nounou bonne sous tout rapport. Parfois, il faut se méfier du loup qui dort, car quand il se réveille... c'est la descente aux enfers.
D'ailleurs, du côté de Louise, je suis assez partagée. Même si ce qu'elle a fait est impardonnable sous tous les points, on ne peut pas s'empêcher de s'attacher à elle et avoir pitié de sa situation. Au fil des pages, nous apprenons à la connaître, et découvrons qu'elle n'a pas eu une vie idyllique, ce qui nous pousse à prendre pitié d'elle, et cela, très rapidement. Néanmoins, on garde toujours en tête le méfait qu'elle a commis. D'où le fait qu'on joue sur deux tableaux, avec elle. On l'apprécie autant qu'on la déteste. C'est assez difficile de se positionner avec une psychologie pareille. Et il faut dire que l'auteure manie très bien les retournements de situation et les questions qu'on peut se poser.
Du côté de Myriam et Paul, bien qu'ils soient amoureux, on sent tout de même qu'ils s'éloignent peu à peu. Leur vie n'est plus ce qu'elle était et leurs deux enfants (encore jeunes), les épuisent rapidement. Ils ne se retrouvent plus en tête à tête, et la flamme du début s'éteint peu à peu. Cependant, ils ne perdent pas l'espoir d'enfin récupérer, en quelques sortes, leur vie et de se retrouver, eux. Quant aux enfants, on s'attache vite à eux. En même temps, ils sont petits et incarnent l'innocence même. Bien que la plus grande ait son caractère bien à elle, on a autant envie que leurs parents de les protéger du monde extérieur et de ce qu'il peut offrir.
Comme dit plus haut, l'auteure manie très bien l'angoisse que peut susciter une telle situation. On oscille entre passé et présent, on nous décortique la vie de chacun, leurs regrets, leurs moments fugaces de bonheur et leurs moments de doute. Myriam, bien qu'elle aime éperdument ses enfants, ne se sent plus à sa place. Bien qu'on ne soit pas dans sa tête, on ressent son retrait petit à petit. Elle ne prend plus vraiment le temps de passer quelques moments avec eux. Paul, lui, essaye de faire quelques efforts, même si c'est parfois difficile. De ce fait, Louise devient vite quelqu'un d'important pour ces enfants. C'est un peu devenu la mère par substitution, ce qui n'est pas très bon pour eux.
Du côté de la plume de l'auteure, on peut dire qu'elle prend aux tripes dès le départ. Elle est incisive, poétique et difficile à encaisser. C'est le premier livre d'elle que je lis, et je pense que j'en lirai d'autres, parce que malgré la difficulté du thème, elle a réussi à m'alpaguer assez pour voir plus loin.
Myriam et Paul ont tout pour être heureux : deux enfants merveilleux, un job pour le mari qui leur permet de vivre assez bien, pendant que Myriam est à la maison. Néanmoins, au bout d'un moment, elle a l'envie subite de reprendre son boulot d'avocate. Elle en parle à son mari, qui est tout d'abord réticent. Puis, ils finissent par embaucher une nounou, Louise. Très vite, ils se rendent compte qu'elle est parfaite. Un peu trop, peut-être ? Elle s'occupe parfaitement des enfants, a une patience infinie, leur prépare de bons repas chaque jour et est une vraie fée du ménage. Bref, la parfaite nounou que tout parent rêverait d'avoir. Mais très vite, le bonheur tourne au cauchemar...
Autant le dire tout de suite : les deux premières phrases nous mettent immédiatement dans l'ambiance glauque, lourde et pleine d'angoisse que les personnages vont vivre. En engageant Louise, Myriam et Paul ne s'imaginaient pas perdre autant. Au contraire, ils pensaient enfin pouvoir reprendre leur vie et se reposer sur cette nounou bonne sous tout rapport. Parfois, il faut se méfier du loup qui dort, car quand il se réveille... c'est la descente aux enfers.
D'ailleurs, du côté de Louise, je suis assez partagée. Même si ce qu'elle a fait est impardonnable sous tous les points, on ne peut pas s'empêcher de s'attacher à elle et avoir pitié de sa situation. Au fil des pages, nous apprenons à la connaître, et découvrons qu'elle n'a pas eu une vie idyllique, ce qui nous pousse à prendre pitié d'elle, et cela, très rapidement. Néanmoins, on garde toujours en tête le méfait qu'elle a commis. D'où le fait qu'on joue sur deux tableaux, avec elle. On l'apprécie autant qu'on la déteste. C'est assez difficile de se positionner avec une psychologie pareille. Et il faut dire que l'auteure manie très bien les retournements de situation et les questions qu'on peut se poser.
Du côté de Myriam et Paul, bien qu'ils soient amoureux, on sent tout de même qu'ils s'éloignent peu à peu. Leur vie n'est plus ce qu'elle était et leurs deux enfants (encore jeunes), les épuisent rapidement. Ils ne se retrouvent plus en tête à tête, et la flamme du début s'éteint peu à peu. Cependant, ils ne perdent pas l'espoir d'enfin récupérer, en quelques sortes, leur vie et de se retrouver, eux. Quant aux enfants, on s'attache vite à eux. En même temps, ils sont petits et incarnent l'innocence même. Bien que la plus grande ait son caractère bien à elle, on a autant envie que leurs parents de les protéger du monde extérieur et de ce qu'il peut offrir.
Comme dit plus haut, l'auteure manie très bien l'angoisse que peut susciter une telle situation. On oscille entre passé et présent, on nous décortique la vie de chacun, leurs regrets, leurs moments fugaces de bonheur et leurs moments de doute. Myriam, bien qu'elle aime éperdument ses enfants, ne se sent plus à sa place. Bien qu'on ne soit pas dans sa tête, on ressent son retrait petit à petit. Elle ne prend plus vraiment le temps de passer quelques moments avec eux. Paul, lui, essaye de faire quelques efforts, même si c'est parfois difficile. De ce fait, Louise devient vite quelqu'un d'important pour ces enfants. C'est un peu devenu la mère par substitution, ce qui n'est pas très bon pour eux.
Du côté de la plume de l'auteure, on peut dire qu'elle prend aux tripes dès le départ. Elle est incisive, poétique et difficile à encaisser. C'est le premier livre d'elle que je lis, et je pense que j'en lirai d'autres, parce que malgré la difficulté du thème, elle a réussi à m'alpaguer assez pour voir plus loin.
En résumé, c'est un roman difficile que nous offre l'auteure. Une nounou bonne sous tout rapport, et le drame débarque sans prévenir. Une famille sur le point de se détruire à petit feu, malgré les efforts des parents pour remonter doucement la pente. C'est un livre qui m'a alpaguée dès les premiers mots, et j'ai su que j'aurais du mal à le lâcher. Il se lit d'une traite, tant on est pris par ces histoires complètement insensées et horribles. Un roman dur, mais qui pourtant pourrait très bien être d'actualité, malheureusement.